Courtrai, le 9 septembre 2008
Nombre de pays du Tiers-Monde se voient confrontés au grave problème du déboisement qui conduit à la désertification. C’est le cas au Sénégal et dans tout
le Sahel, où la population rurale ne dispose pour seul combustible que
de bois ou de charbon de bois. Dû à la surconsommation de bois, la
végétation en arbres et arbustes s’y fait de plus en plus rare et le
ramassage journalier de bois à brûler devient une tâche toujours plus
fatigante, qui demande jusqu’à cinq ou six heures de travail. La
coutume veut que ce soient les femmes et les enfants - surtout les
jeunes filles - qui se chargent de cette besogne. Chez ces dernières
cela conduit aux absences scolaires et à l’analphébitisme,
tandis que leurs mères y perdent un temps précieux qu’elles pourraient
consacrer aux tâches familiales ou à une activité lucrative.
Or il existe une bonne alternative pour la cuisine au bois: le four solaire, dont le « Solar CooKit » est une variante très simple et très économique, coûtant à peine 5 € la pièce.
L’engin
consiste en une pièce de carton ondulé recouvert d’une pellicule
d’aluminium, pliée de façon à former une cuvette au centre de laquelle
on place la marmite en aluminium. Celle-ci est peinte en noir pour
mieux absorber la chaleur et mise dans un sac en plastique tranparent
et thermostable qui, comme une serre, conserve la chaleur captée.
Bientôt le contenu de la marmite commence à mijoter et en quelques
heures le repas traditionnel est prêt.
En
remplaçant le bois à brûler, le Solar CooKit peut contribuer à arrêter
le déboisement. C’est pour cette raison que « Natuurpunt
Zuid-West-Vlaanderen » a décidé de mettre sur pied un projet visant à introduire le four solaire dans des pays en voie de développement. Un nom et un emblème suggestifs, et nous voilà partis avec « Sol Suffit », que nous venons de mettre en oeuvre dans la région du Djoud, un parc national du Sénégal qui est un paradis pour les oiseaux migrateurs.
En tant qu’organisation pour la protection de la nature, nous voulons en premier lieu arrêter le déboisement de la région.
Ceci aura des conséquences heureuses pour la diversité biologique,
tandis que l’augmentation de la masse végétale et la diminution de
l’émission de gaz à effet de serre (due à la combustion de bois)
aideront à arrêter le réchauffement climatique.
Tiguet, un villages dans le Djoudj
Bien
entendu il est important que les fours solaires puissent profiter à la
population locale. Aujourd’hui au Sénégal rural un tiers du budget
familial est absorbé par l’achat de bois à brûler ou de charbon de
bois. Souvent les enfants ne peuvent aller à l’école à cause de la
pénible collection du bois. Dans les maisons, l’inhalation journalière
des épaisses fumées d’un feu de bois n’est pas fort salubre. Tout ceci
peut changer au mieux grâce au Solar Cookit.
Comme objectif secondaire nous projetons d’améliorer l’infrastructure médicale de la région, qui pour 8000 habitants ne compte que 2 petits centres
médicaux fort mal équipés. L’achat d’un appareil stérilisateur est un
premier geste qui ne nous semble pas un luxe superflu : il permettra de
stériliser les instruments utilisés pour les accouchements ou les
petites interventions chirurgicales.
D’autre part, nous voulons contribuer à la promotion de l’écotourisme dans le Djoud.
Le groupement des villages du Djoud exploite le « campement le
Njagabaar »: un modeste camp où se pratique l’écotourisme sur une
petite échelle. Les revenus du campement sont destinés à divers petits
projets communautaires.
Nous voulons aider le Campement le Njagabaar
en lui fournissant un site internet attrayant. C’est d’ailleurs dans ce
même campement que se situe le centre de notre projet Solar Cookit: il
mérite une visite!
L’organisation des partenaires
Quelques
délégués de NZWV ont fait deux voyages de reconnaissance au Parc
National du Djoud dans le nord du Sénégal, où débuterait le projet
autour des fours solaires. Ils ont fait connaissance du «Comité Intervillageois de la Périphérie du Djoud»,
qui représente les 8 villages entourant le Parc: un partenaire idéal
pour Sol Suffit! Au mois d’avril 2008 un contrat pour 2 ans a été
convenu avec ce comité.
Le coordinateur du projet
La réussite d’un projet comme le nôtre dépend en grande partie de la présence sur place d’une ou de plusieurs personnes
confiables et enthousiastes. Lors de nos visites au Djoud, nous avons trouvé l’homme qu’il nous fallait en la personne de Cheikh Diouneydie Gaye,
un enseignant qui depuis des années est actif dans notre partenariat.
Pour le moment il est aussi le responsable des postes médicaux et du
Campement le Njagabaar. C’est un homme aimable en entreprenant qui
jouit d’une grande autorité dans la communauté locale. Déjà avant notre
arrivée il était intéressé par les possibilités de l’énergie solaire,
et il sait par expérience comment fonctionne un projet.
Il a été
installé officiellement comme coordinateur et reçoit un salaire pour la
durée du projet. Nous avons des contacts hebdomadaires avec lui, par
téléphone ou par courrier électronique, de manière à pouvoir suivre de
près les évolutions. Cheikh collabore de près avec notre organisation
de partenaires et avec l’administration du Parc National, qui de temps
en temps lui procure un soutien logistique (surtout pour les transports
sur des mauvaises routes).
Un premier défi : les problèmes pratiques
Notre
première tâche consistait à trouver une solution aux problèmes
logistiques : la région isolée du Djoud se trouve à l’extrême nord du
Senegal, il n’y a pas d’électricité et les contacts téléphoniques sont
laborieux. L’accès à l’internet n’est possible que dans la ville la
plus proche, Saint-Louis,
qui se situe à 70 km. Les 8 villages contigus au parc sont loins l’un
de l’autre et le transport publique y est quasi inexistant.
le tranport publique dans le Djoudj
Offrir un moyen de transport à notre coordinateur était donc de première urgence: sans cela is serait impossible de
suivre l’évolution du projet dans les différents villages. Nous avons
donc acheté une Renault 21 d’occasion (coût: 2500€)... qui sert aussi
d’ambulance!
En même temps nous avons procuré un laptop au coordinateur, ce qui lui permet de nous contacter par internet ,
bien que pour cela il lui faut aller à Saint-Louis. Dans un proche
avenir on prévoit l’extension de l’internet jusque dans les environs,
ce qui serait un grand pas en avant pour la communication.
Autre difficulté : l’envoi d’une première série de Solar Cookits comme matériel de démonstration: les frais de transport jusqu’au Sénégal sont exorbitants! Heureusement nous avons pu les confier à un groupe de voyageurs qui partait pour le
Sénégal.
Phase 1: Démonstration culinaires avec le Cookit
Entre
décembre 2007 et fin mai 2008, une dizaine de démonstrations du four
solaire ont été organisées. Dans chaque village, le coordinateur
choisit quelques femmes qui se familiarisèrent avec le système. Munies
d’un Solar Cookit et d’un T-shirt avec l’emblème du projet, elles
fonctionnent maintenant comme représentants de Sol Suffit et reçoivent
une modeste rétribution. Au total environ 400 femmes ont participé aux
sessions, ce qui fait qu’un nombre appréciable de familles a pu faire
connaissance avec la pratique du four solaire. Le Cookit a aussi été
présenté aux chefs et anciens des villages: bien que la cuisine est
affaire de femmes, il importe que les notables du village donnent leur
appui à l’introduction d’une nouvelle méthode culinaire! Presque tous
les plats traditionnels se préparèrent avec succès et tous les
participants purent s’en régaler. Souvent tout se passait dans une
atmosphère exubérante de fête avec musique et danse..
Notre
but est de procurer le matériel nécessaire aux familles qui veulent
pratiquer la cuisine solaire, et ceci à un prix de faveur: 1,5€ pour le
four solaire et autant pour la marmite assortie (en aluminium et peinte
en noir). Le reste du prix coûtant est financé par notre projet
climatique.
Le seul inconvéniant du Cookit est sa taille
réduite: il ne suffit que pour la préparation d’un repas pour 4 à 5
personnes. C’est pourquoi nous conseillons aux familles de s’en
procurer deux exemplaires. Moyennant un usage correct, la durée de vie
d’un Cookit devrait dépasser une année.
Phase 2: Installer un atelier local
Début
juin partait le premier envoi de 100 Cookits. Il comprenait aussi le
matériel nécessaire pour commencer la fabrication sur place de ces
fours solaires: du papier aluminisé et des sacs en plastique
thermostable (le carton ondulé peut s’acheter au Sénégal, ce qui
diminue les frais de transport). Notons que déjà plus de 500 familles
ont commandé un Cookit. La création de travail est donc un atout
supplémentaire de notre projet..
...mais
aussi d’un projet pacifique ! Une grande partie du temps que nous y
consacrons tourne autour de la quête de fonds. Déjà plusieurs
entreprises et autorités publiques nous ont promis leur soutien.
La
commune de Wevelgem nous accorde €2500. Des demandes de soutien ont été
introduites auprès des villes de Courtrai et de Ménin. Nous sommes
heureux de voir que la province de Flandre Occidentale a inscrit dans
son budget pour 2009 la somme de €10.000 comme soutien à Sol Suffit.
Une somme de €1000 nous a été accordée par « CompenCO2 » : une organisation qui permet à chacun (individu, famille ou entreprise) de compenser l’émission de CO2 due à sa consommation d’énergie par le financement de projets climatiques dans le Tiers-Monde.
Le
Magasin Mondial Oxfam de Zulte nous vient spontanément en aide et
promet un soutien pour l’année prochaine: un geste fortement apprécié.
Et nombre de particuliers se sont montrés très généreux...
Tout
va donc bien, mais il nous faut encore beaucoup de moyens financiers
pour l’extension de notre projet. pour lequel nous pensons déjà aux pas
suivants. La population du Djoud nous a déjà suggéré un programme de
reboisement. Dans 5 des 8 villages, il n’y a plus un seul arbre! En
même temps nous considérons la possibilité de promouvoir la culture du
Jatropha, un arbuste qui produit des baies oléagineuses aptes à la
production de biocarburant. C’est une plante qui se contente de sols
pauvres et arides, elle peut entre autres se planter comme enceinte
pour le bétail. Tout cela est encore au stade de rêve d’avenir.
Notre premier flash se veut un chaleureux appel pour venir en aide à Sol Suffit. La Fondation de Roi Baudouin nous a promis de délivrer des attestations
fiscales pour tout versement de €30 et plus. Selon l’échelle fiscale de
vos revenus vous pourrez donc recouvrir 35 à 50 % de votre don.
Les
dons au projet peuvent être versés au CCP 000-0000004-04 de la
Fondation Roi Baudouin avec la mention : « L82166 Zuid-West-Vlaamse
Natuur- en Milieukoepel vzw ». Vous pouvez aussi verser ‘on line’ par voie du site internet de la Fondation.
Vous
disposez plutôt de temps libre que d’argent? Peut-être une petite fête
à bénéfice au profit de Sol Suffit serait une bonne idée.
Contactez-nous pour les accords et les questions pratiques. L’exemple
vient d’être donné par quelques Gantois fraîchement quinquagénaires qui
ont canalisé tous les petits cadeaux vers notre projet.
Des suggestions, des questions? Voulez-vous coopérer avec Sol Suffit? Contactez-nous : tout apport est bienvenu.
Zuid-West-Vlaamse Natuur- en Milieukoepel vzw
Watermolenstraat 69B, 8500 Kortrijk
tel: 056 362 804 | fax: 056 362 800
e-mail: solsuffit@solarcooking.be
url: www.solarcooking.be
url: www.zwvlkoepel.be |